L'acupuncture est plus efficace que le traitement médical standard dans la lombalgie chronique. Une étude comparant, chez des lombalgiques, acupuncture (vraie et fausse) au traitement classique conclut en défaveur de ce dernier...
Des aiguilles plein le dos ? Un traitement de 6 mois par acupuncture est plus efficace qu'une prise en charge traditionnelle chez des lombalgiques chroniques. Telle est la conclusion d'une étude publiée dans Archives of Internal Medicine. Cet essai randomisé mené par Michael Haake (Université de Regensburg, Allemagne) a concerné au total 1162 lombalgiques âgés en moyenne de 50 ans. Tous souffraient (du dos !) depuis 8 ans en moyenne.
Trois groupes ont été constitués. Le premier (384 personnes) bénéficiait d'une acupuncture traditionnelle d'inspiration chinoise : usage d'aiguilles enfoncées dans la peau (à une profondeur comprise entre 5 à 40 millimètres) aux points principaux et additionnels adéquats. Le deuxième (387 personnes) testait une pseudo-acupuncture : aiguilles enfoncées (de 1 à 3 millimètres) en dehors de tous «points et méridiens ». Le troisième, (388 personnes), était traité de façon traditionnelle : médicaments + kinésithérapie.
Au total, chaque participant a eu droit à 10 séances (2 par semaine) et 5 séances supplémentaires étaient proposées à ceux qui estimaient ne pas avoir été suffisamment soulagés (réduction de la douleur entre 10 et 50 %). Soit respectivement : 232 (59 %), 209 (54,3%) et 192 (52,5%) personnes.
L'efficacité était jugée à six mois sur la base d'une réduction de la douleur estimée d'au moins 33 % ou d'une amélioration fonctionnelle d'au moins 10 %. Les taux ont été de 47,6%, 44,2% et de 27,4%.
Pour les auteurs, l'efficacité comparable de la vraie et de la fausse acupuncture suggère un mécanisme sous-jacent impliquant la genèse, la transmission et la perception des sensations douloureuses via le système nerveux central. Sans doute pourrait-on parler d'effet placebo. Leur message est clair: mieux vaut planter des aiguilles dans la région lombaire (en respectant les règles de l'acupuncture ou au hasard...) que de continuer à prescrire antalgiques,AINS et kinésithérapie. À vos aiguilles! 1. Arch Intern Med 2007;167:1892-8.
Ce travail a été financièrement soutenu par six compagnies publiques d'assurances allemandes. On se prend parfois à rêver: notre Sécurité sociale, ne pourrait-elle pas financer (ou aider au financement...) ce type de recherche clinique? Source: 824 I LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE I TOME 21 I N°782/783 12 OCTOBRE 2007
Site: Pubmed http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed?term=Haake%20Med%202007%3B167%3A1892-8. Auteur : René MESSAGIER
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Juillet 2015
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